Karmapa
Orgyen Trinley Dorjé, né le 26 juin 1985 au village de Bakor dans la région de Lhatok, région autonome du Tibet, est reconnu par le 14e dalaï-lama, le gouvernement chinois et trois des quatre régents de l'école Karma-kagyu comme le 17e karmapa, dirigeant cette école du bouddhisme tibétain.
À la veille de l'an 2000, alors âgé de 14 ans, il s'enfuit du Tibet car il ne peut y poursuivre ses études religieuses convenablement et rejoint le dalaï-lama à Dharamsala en Inde. En 2008 et en 2014, il visite pour la première fois respectivement les États-Unis et l'Europe.
Numéro 3 dans la hiérarchie religieuse tibétaine après le dalaï-lama et le panchen lama, le 17e karmapa est le seul lama réincarné à avoir été reconnu à la fois par le dalaï-lama et le gouvernement chinois. Cependant, il ne fut pas autorisé à se rendre au Sikkim, siège du précédent karmapa, pour y recevoir l'éducation religieuse de son école, le gouvernement chinois préférant l'utiliser pour influencer la population tibétaine qui lui témoigne une confiance spirituelle.
Aussi, à 14 ans, prit-il seul la décision de fuir son pays. Sa résolution devint plus ferme car il n'était pas autorisé à voir son tuteur, Taï Sitou Rinpoché, et qu'en 1998 une tentative de meurtre sur sa personne avait été suggérée après la découverte de deux intrus chinois au monastère de Tsourphou. Le 28 décembre 1999, avec quelques compagnons choisis, il entreprit la traversée de l’Himalaya, laquelle, au prix de bien de difficultés et de dangers, allait le mener jusqu’à la résidence du dalaï-lama à Dharamsala dans le nord de l'Inde. À l’arrivée du 17e karmapa, le 5 janvier 2000, le dalaï-lama a déclaré qu'« il n'y avait aucune autre solution » ; il a ajouté « Je pense que le jour de notre retour avec un certain degré de liberté au Tibet viendra. Je pense que je réaliserai cela durant ma vie ». Le 17e karmapa a exprimé son souhait de rester en Inde. Il a notamment déclaré « l'Enseignement Bouddhiste le plus important est la compassion, mais pour essayer de le pratiquer, on doit être libre ». Il souhaite qu'avec l'inspiration du dalaï-lama, « l’ensemble du peuple du Tibet sera bientôt en mesure de gagner sa liberté ». Fin janvier 2000, Thrangu Rinpoché a été choisi comme son professeur principal par Taï Sitou Rinpoché et Gyaltsab Rinpoché et d'autres lama karma-kagyu, un choix entériné par le 14e dalaï-lama.
En Inde, le 17e karmapa a trouvé refuge au monastère de Gyuto à Sidhbari près de Dharamsala. Depuis, il reçoit les enseignements des grands maîtres tibétains exilés en Inde. Il reçoit la visite de disciples du monde entier, donne des enseignements, écrit des poèmes. Il soutient aussi de nombreux projets dont notamment la construction d'un hôpital.
En 2008, il donne des instructions sur les bienfaits de ne pas manger de viande afin de ne pas faire souffrir les animaux. Suivant ces conseils, les Tibétains modifient profondément leurs habitudes alimentaires et deviennent de plus en plus végétariens, et dans la Région autonome du Tibet, ainsi que dans le Kham, et l'Amdo, des restaurants végétariens s'ouvrent.
Le 22 avril 2009, le Jour de la Terre, Il a donné 108 instructions pour protéger l'environnement, estimant que le monde faisait face à une crise environnementale complexe.
Des Tibétains en exil ont suggéré que le 17e karmapa, Orgyen Trinley Dorje, pourrait à l'avenir remplacer le 14e dalaï-lama s'il prenait sa retraite en tant que chef du gouvernement tibétain en exil.Il déclare alors: « Si l’occasion m’en est donnée, je ferai de mon mieux », ajoutant : « Le dalaï-lama a été très efficace pour établir les fondations de la lutte des Tibétains en exil. C'est à la génération suivante de construire sur ces bases et d’aller de l’avant. ».
En mai 2012, le 14e dalaï-lama affirme qu'il pourrait être le dernier dalaï-lama, et que nombre de jeunes moines bouddhistes, dont le karmapa, pourraient devenir les chefs spirituels du bouddhisme tibétain.
Le 8 août 2012, le karmapa fut l’invité d’honneur de la cérémonie commémorant l'entrée en fonction du premier ministre tibétain Lobsang Sangay.
En avril 2014, il fustige la politique chinoise au Tibet et affirme son soutien de la voie médiane du dalaï-lama.
En 2015, alors qu'il atteint l'âge de 30 ans, il déclare ne pas vouloir fêter son anniversaire, n'ayant pu revoir ses parents au Tibet, se préoccupant des questions environnementales au Tibet, et des destructions liées au séisme au Népal. Il rappelle qu'il est toujours hébergé au monastère de Gyuto, et n'a pu visiter le Sikkim, où se trouve le monastère de Rumtek, siège du 16e karmapa.
Le karmapa, optimiste au sujet de la COP21 des Nations unies, déclare être impatient de savoir si les dirigeants du monde sont prêts à limiter l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Il remarque que le taux du réchauffement du plateau tibétain - troisième plus grande concentration de glace après les pôles sud et nord - est deux fois plus élevé que la moyenne mondiale, et que les inondations et les sécheresses vont s'aggraver en Asie.