Abraham Lincoln
Abraham Lincoln, né le 12 février 1809 dans le Comté de Hardin au Kentucky et mort le 15 avril 1865 à Washington est le seizième Président des États-Unis. Il est élu pour deux mandats de quatre ans, en 1860 et 1864, sans terminer ce dernier. Il est le premier président républicain de l'histoire du pays. Il a dirigé les États-Unis lors de la pire crise constitutionnelle, militaire et morale de son histoire — la Guerre de Sécession —, et réussit à préserver l'Union. C’est au cours de celle-ci qu’il fait ratifier le XIIIe amendement de la Constitution des États-Unis et abolit l’esclavage. Il sort victorieux de la guerre mais meurt assassiné deux mois plus tard, à la suite d'un complot émanant de partisans confédérés au début de son second mandat.
Lincoln naît dans une famille modeste. Après une enfance et adolescence sans relief, il apprend le droit grâce à ses seuls talents d’autodidacte et devient avocat itinérant. Entraîné peu à peu sur le terrain de la politique, il dirige un temps le parti Whig et est élu à la Chambre des représentants de l’Illinois dans les années 1830, puis à celle des États-Unis pour un mandat dans les années 1840.
Alors que le pays traverse depuis plusieurs années une période de grandes tensions au sujet de l’esclavage, Lincoln, qui s’oppose à son extension, acquiert une notoriété nationale en 1858 à la suite d’une série de débats contre Stephen A. Douglas, partisan du droit des États à introduire ou non l’esclavage sur leur territoire. Porté par cette popularité, Lincoln est choisi par le Parti républicain nouvellement formé, pour le représenter aux élections présidentielles. Bien que lâché par les États du Sud, il remporte la plupart des États du Nord et est élu président en 1860. Cette élection entraîne immédiatement la sécession de sept États esclavagistes du sud avec l’Union et la formation des États confédérés d'Amérique, bientôt rejoint par d’autres États malgré des tentatives de compromis et de réconciliation de la part de l’Union.
L’attaque de Fort Sumter le 12 avril 1861 par les troupes confédérées pousse la majeure partie du Nord à se regrouper derrière l’étendard national et Lincoln à concentrer sa politique et son action sur l’effort de guerre. Son but est alors de réunir la nation. Tandis que le Sud entre en état d’insurrection, Lincoln exerce son droit de suspendre l’habeas corpus entraînant l’arrestation et la détention sans procès de milliers de suspects sécessionnistes. Pendant la guerre, son combat pour l’abolition de l’esclavage apparaît notamment à travers la Proclamation d'émancipation, en vigueur le 1er janvier 1863, dans lequel il encourage les États intermédiaires à abolir progressivement l’esclavage. Cette proclamation est également la première étape d'un processus qui, à terme, amène à la ratification du XIIIe amendement de la Constitution par le Congrès, offrant la liberté à tous les esclaves du pays en décembre 1865. Lincoln suit de près l’évolution de la guerre et supervise notamment la nomination des généraux, dont celle d'Ulysses S. Grant. Dans son cabinet, il réunit les différents leaders de son parti et les oblige à coopérer. Sous son commandement, l’Union met en place un blocus naval pour paralyser les échanges commerciaux du Sud, prend le contrôle des États frontaliers au début de la guerre, gagne celui des réseaux de communication fluviaux du sud, et essaie sans relâche de s’emparer de la capitale confédérée, Richmond en Virginie, jusqu’au succès de Grant en 1865.
Une succession de batailles victorieuses, ainsi que des tentatives d’entente avec les démocrates lui assurent sa réélection en 1864. Après la défaite des États confédérés, Lincoln se veut conciliant avec le Sud lors de son discours d’investiture de second mandat, et appelle à l’apaisement. Mais son programme de reconstruction ne vit pas le jour en raison de son assassinat le 14 avril 1865 par John Wilkes Booth, partisan sudiste. La mort de Lincoln est le premier assassinat d'un président des États-Unis et plonge le pays dans le deuil. Lincoln est considéré tant par les historiens que par le public comme un des plus grands présidents des États-Unis.